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Une médaille d'or pour l'apprenti serrurier mongol
Ouest-France
23 April 2017

Une médaille d’or pour l’apprenti serrurier mongol

Dulguun Ganbat, originaire de Mongolie, a remporté le concours départemental des Meilleurs apprentis de France, à Mordelles, le 1er avril. Il va présenter son ouvrage au niveau régional.

Portrait

Dulguun Ganbat, âgé de 21 ans, prépare un CAP de serrurier en alternance dans l’entreprise Crézé, de Saint-Jacques-de-la-Lande, en tant qu’apprenti compagnon du Devoir et du Tour de France, de la maison de Rennes.

Une réussite exemplaire

L’histoire de ce jeune Mongol est belle. « Je viens d’Erdenet, troisième ville au nord de la Mongolie, connue pour ses mines de cuivre. Après le décès de mes parents, je suis arrivé à Rennes, tout seul, en 2011. J’ai commencé ma scolarité au collège Échange, où j’ai appris le français. J’ai suivi une classe d’insertion. En 2015, j’ai découvert la soudure à l’AFPI (Association de formation professionnelle de l’industrie) de Bruz. Ce qui m’a motivé pour le travail du métal. »

Pour le concours, Dulguun Ganbat a entièrement conçu et réalisé un portillon, ouvrage de serrurerie avec des pointes en fer forgé. « Martin Loste, son maître d’apprentissage, lui aussi ancien médaillé dans ce domaine, l’a guidé et conseillé dans son travail », précise Gaël Hardy, patron de l’entreprise Crézé.

Une innovation astucieuse

Martin Loste ajoute : « Le jury a particulièrement remarqué le système original de fermeture de la serrure, déclenché par la rotation d’une des tiges, sous le chapeau de gendarme, une création de notre apprenti. »

« J’ai voulu aussi rappeler mon pays en soudant, sur le bas de porte, un porte-bonheur mongol, poursuit le jeune apprenti. C’est un entrelacs de métal, symbole de longévité chez nous. Pour fabriquer de mes mains cet ouvrage, j’ai été beaucoup aidé par Martin et les collègues de l’atelier, jusque tard dans la nuit, avant le concours. L’usinage, le perçage et l’assemblage des pièces devaient être très précis pour un fonctionnement optimal du portillon et de la serrure. »

En mai, le jeune serrurier présentera son ouvrage au niveau régional du concours, pour une qualification éventuelle à la finale nationale. Ses projets sont ensuite de continuer son parcours avec les Compagnons.

« Je suis très heureux d’avoir trouvé ma voie en France. Je bénéficie, chaque année, d’un titre de séjour. Je souhaite aller au bout de ma formation. Je garde aussi le souvenir de mon pays natal, de la nature et des grands espaces. »