Reprise en décembre, la forge de la ferronnerie d’art Crézé reste allumée
La ferronnerie Crézé tourne à plein régime, depuis plus d’un siècle. C’est une nouvelle page qui s’écrit depuis décembre 2015 : Gaël Hardy a pris les manettes de la forge et l’a modernisée.
Les étincelles du métal chauffé à blanc illuminent la vieille forge, ce matin-là au fond du grand bâtiment rénové de l’entreprise Crézé. Valentin Maliet, ferronnier métallier, façonne à l’ancienne, sur l’enclume centenaire, une pièce de métal dessinée sur un carton modèle, pour un futur assemblage.
Une transmission en douceur
Gaël Hardy a repris le flambeau en décembre 2015. Il est accompagné par Rémi et Agnès Crézé dans le cadre d’une transmission très bien préparée. Gaël Hardy, 42 ans, natif de Rennes, vient de l’industrie. L’automobile, la téléphonie et l’équipement technique militaire chez Euroshelter lui ont apporté une expérience fiche et variée.
« Mon projet de reprise d’entreprise s’est construit sur deux années. Je cherchais un savoir-faire très pointu, non délocalisable et non périssable, avec une ouverture possible à l’étranger, explique Gaël Hardy. Ma rencontre avec Rémi Crézé, en janvier 2015, a été déterminante. J’ai découvert un métier passionnant exercé par des virtuoses. Les ferronniers font des choses très difficiles, en donnant l’impression de la facilité. »
Agrandissement et modernisation
Rémi et Agnès Crézé, les propriétaires, ont agrandi la coque extérieure du bâtiment, en hauteur et en surface. Elle est passée de 650 à 1 100 m2. L’isolation acoustique et thermique a été refaite selon les normes actuelles et les nouvelles verrières laissent entrer beaucoup de lumière naturelle. « Pour ma part, j’ai installé de nouveaux équipements à l’intérieur, comme le grand pont roulant et modernisé certaines machines », poursuit Gaël Hardy.
« L’aspiration des fumées pour les soudures et des équipements de sécurité ont été, également, revus. Nous avons tenu à conserver la forge et certains outils, qui font partie du patrimoine de l’entreprise, depuis plus d’un siècle, précise le nouveau chef d’entreprise. Le bureau d’études est actuellement en formation pour la conception en 3D, assistée par ordinateur. »
Avec des apprentis
L’extension du bâtiment a permis de revoir entièrement l’accueil et l’accessibilité. De nouveaux vestiaires équipés de douches ont été aménagés pour le personnel. Une cuisine tout équipée a été installée dans la salle de restauration dans la sous pente de la nouvelle toiture.
« Comme Rémi, lui-même ancien compagnon du devoir et du tour de France, j’accueille dans l’entreprise des jeunes apprentis», souligne Gaël Hardy. « À la rentrée, c’est une apprentie-femme qui rejoindra l’équipe pour sa première année de CAP serrurier-métallier. Le métier se féminise peu à peu. » Rémi Crézé, de son côté, réfléchit à un projet de Maison du forgeron, une sorte de Musée-école en Bretagne.
Une dendrite géante, un escalier 3D, pour le Luxembourg
L’artiste Michel de Brouin, avec lequel Rémi Crézé avait déjà réalisé un escalier monumental pour ta biennale d’art contemporain au Couvent des Jacobins en 2010, revient avec ce projet de dendrite gigantesque, sorte de connexion neuronale, symbolisant la création.
Cet escalier imaginaire sera installé à kirchberg, dans le quartier des institutions européennes, au Luxembourg. L’œuvre pèse 6 tonnes et représente plus de 1 200 heures de travail en conception et fabrication.
À l’international
La dendrite s’intégre dans la stratégie de l’entreprise de développer son activité à l’étranger, qui représente 8 % actuellement du chiffre d’affaires, pour le passer progressivement à 30 % dans les cinq prochaines années.
Autre chantier export en cours : une porte en bronze pour une villa de prestige au bord du lac de Genève. Parmi les projets internationaux réalisés ces dernières années, on note
Repères
Entreprise Crézé
Métiers : serrurerie, métallerie et ferronnerie. Domaines d’application Escaliers, verrières, agencement et design et patrimoine.
Chiffre d’affaires 2015 : 2,6 millions d’euros.
Effectif
20 personnes.
Adresse
20, rue Jacqueline-Auriol, à Saint- Jacques-de-la-Lande.